viernes, 21 de diciembre de 2007

Retour au Château du Nord

Le jour se levait. Il était six heures du matin. Je marchais de par les rues désertes, venant de quitter les bras de l’homme dont j’avais rêvé depuis de longues semaines. Une heure auparavant, cela nous était apparu comme une evidence. Cette nuit récente était un inéluctable de nos trajectoires croisées. A l’heure de se quitter ce soir-là, je n’avais pas su lui dire de ne pas me tenir par l’épaule, et il n’avait pas pu s’empêcher de me dire qu’il serait seul. Combien de temps lui a-t-il fallu pour se decider à m’avouer sa solitude de ce soir-là ? Combien de temps me fallut-il pour que je me soumette à ma curiosité pour cet homme de l’autre côté du mur ? Trop de livres peuplent ma vie et certains prêts n’auraient pas du avoir lieu, sans que la damnation frappe a la porte. Lorenzo Quart belge perdu de par la Manche, je me retouvais à errer dans une ruelle déserte d’un quartier célèbre. Je me sentais vivante, remplie d’énergie, et ayant regagné une innocence et mes rêves d'enfance au cours de la nuit. Ce matin-la, il pleuvinait sinistrement, pourtant. Les goutelettes suspendues dans l’air s’accrochaient à moi, éperdues dans un ciel qui ne leur voulait qu’une chute finale sur le pavé gris. Je leur servais de porte-manteau du moment. Je marchais de par les rues. Par ces pas je quittais aussi, et retrouvais par la-même aussi, mon enfance. Mon homme du château du nord était en effet mon retour dans une innocence manichéenne que seuls les enfants connaissent, quand ils sont encore libres des conventions qui écrasent les adultes.

L’homme du chateau du nord fut une question et son passage reste une certitude qui me soutient, soutien fait de souvenirs d’humour de bourdes lourdes, de silences bruyants apres que m’avoir fair batifoler mes cheveux et avoir retiré le pansement d'une cicatrice béante et récente. A l’heure de batifoler le long des flancs de la Meuse, mon coeur se balade de par les canaux de mon chateau du nord et suit l’homme de la nuit du retour de mon enfance sur les rives de la Tamise. Il est fort probable que la vie a venir va comprendre pas mal de douleurs amoureuses mais des remerciements sont dus : merci de m’avoir rendu mon enfance.

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