martes, 23 de octubre de 2007

Mon Hiver Est Arrivé

L’hiver est arrivé
Il y a quelques jours,
Quelques semaines
Le temps passe
Et je le voudrais immobile
La nuit se lève
Et passe
Et je la voudrais éternelle
La nuit se porte belle
Avec ses robes
En velours sombres
Tout en sobriété
Calme et mortuaire
Je la voudrais
Bruyante et vivante

L’hiver est arrivé

Je me mets
A rêver à des jours passés
Sous des ciels brûlants d’été
Qui me pénétraient jusque dans les os
Et je n’avais plus froid
Pour longtemps
Ou pour un certain temps,
Comme me dirait Brel
Ce soir j’ai froid
La nuit pénètre mes os
J’ai mal
De cette blessure ancienne
Qui n’a jamais voulu guérir vraiment

L’hiver est arrivé

Je me mets à rêver
De trains à la Almodovar
Habités de fantômes féminins
A la recherche de leurs passés perdus
Qui se perdirent un jour
A vouloir trop aimer
Je me mets à rêver
De bus provinciaux
Qui relient des villages
De ruelles blanches et jaunes
Qui sentent bon le pain frais
Et sont amoureux des vautours
Du terrain d’immondices d’à côté

L’hiver est arrivé

Je me mets à rêver
De cottages à la Agatha Christie
Comme je n’en ai jamais vu
Ou seulement en rêves
J’y boirais mon thé
Avec le petit doigt levé
En compagnie d’Helena Bonham Carter
Endimanchée dans un costume victorien
Je me mets à rêver de rues
Sinistrement rouges
Des deux côtés à la fois
Où il pleut de trop
Où même les rouges les plus criards
Des murs et des vêtements
Deviennent noirs de désespoir

L’hiver est arrivé

Je me souviens
De matins sous la pluie
Où je souriais
Car je savais
Qu’il allait être la
Et me tenir compagnie
Et je lui ferais confiance

Je me souviens
De ces jours
Où il me manqua
Parti en cure de repos
Sur les rives espagnoles mêmes
Où mon coeur se brisa
Sur un écueil douloureux

Je me souviens
De moqueries
Douces et légères
De morceaux de citron
A préserver en bon ordre
De regards silencieux
Où nous nous devinions
Je me souviens
Lui avoir dit
Que Barcelone
Sonnait ma perdition
Je me rappelle
Son silence
Qui se tut

Je me souviens
Et je rêve d’autres rives
Où le soleil se couche
Trop tôt sur des estomacs
Malades de s’être suicides
A coup de litres de thé

Je me souviens
De ce dimanche après-midi
Où nous avons trop bu
Toi à la bitter
Moi aux gins tonic
Je souris
Amèrement
A la Brel
Tu me manques
Mon hiver est arrivé

Tea time

No hay comentarios: