martes, 5 de junio de 2007

Mauvaises Humeurs du Matin

Ce matin, je me me suis levée, étrangement en paix. Comme si toutes mes angoisses du jour d’avant s’étaient effilochées avec les dernières brumes de noirceur de la nuit. Bien sûr, elles ne s’en étaient pas allées, mais plutôt couchées profondément a l’intérieur de mon corps, afin de me donner un peu de ce repos que jamais je n’atteins ici. Mon mal de tete d’hier soir reprend bien vite. Ma tête fait mal ces jours, à me dire qu’il est normal que je comprenne cette langue étrangère dans laquelle je me réveille tous les matins. Mon corps refuse cette normalité. Il hurle à pas doux que je suis en exil, loin de mon pays, si il est que j’en aurais un, et ma tête résonne de mots étrangers poétiques dormants. Tentant de chasser ces mauvais reves, je prépare un café, instantané – le bon cafe coute cher, trop cher, et puis on ne vend pas de percolateur ici, ni meme de filtres d’ailleurs. L’odeur chimique s’installe dans mon nez, et j’exhale involontairement ce commentaire : « There are many things you do not get used to, pas vrai ? ». L’odeur du café, la taille trop grande la tasse – ce n’est pas une tasse, mais une « mug » –, les barbouillements sonores de la radio, le fait que la boulagerie d’en-bas n’ouvre pas le dimanche la porte à des croissants frais, me font mal. Le monde entier me fait mal. Les voitures torturent ma droiture de mains. Pourquoi persistent-elles à rouler à gauche ? Et puis les gens de meme. Pourquoi prendre les escaliers par la gauche ? Quelle est donc cette maladie de gaucherie qui entame ce lieu ? La radio est morne, pleine de silences et de politesse incongrue a cette heure du matin ou les bruits de la vie devraient reprendre leurs droits. Pour ce qui est des postes de musiques, ils font du bruit plus qu’autre chose, du bruit electronique, issu de voix electronises et inarticulees de chanteurs qui n’ont pas de vocabulaire. J’ai envie d’aller au café du coin, mais ne bouge pas..... Pourquoi me confronter a la morne face d’un serveur cache derriere son bar par peur de me toucher, ou meme d’ouir mon desir d’un cafe. Il me faudrait aller au bar et regarder cette machine bruyante ou du cafe insipide est dilué de trop dans des tasses trop grandes, et servi avec ce visage hypocrite de l’employe de service de derriere le bar qui se demande pourquoi au nom de Dieu je n’ai pas demande un the a la place. Aussi, pourquoi au nom de Dieu ne porte-je pas de vetements roses hideusement inassortis a des cheveux blonds artificiels comme toutes les filles qui babillent autour de moi ? Non, je me sentirais hors lieu, au mauvais endroit, pire qu’avec la radio qui pepille ses betises a mes oreilles.
Temps de m’habiller, je suppose. Est-ce moi ou ce monde qui m’entoure qui parle la ? Je ne suis pas sure. Apres tout, il est dix heures, dimanche matin. Le dimanche est le jour du Seigneur, le jour du repos, me dit-on ? Bon, OK, mais pas ici. Ici il n’y a pas de seigneur, pas de religion, a part peut-etre la religion de la bienseance, du confort et de la commodite. Dieu que je peux en avoir marre de l'Angleterre parfois.

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